Photos du mois des années :
Décembre 2008
Lampaul Plouarzel. Ce n'est pas un tableau de maître. C'est une oeuvre éphémère créée, très
vraisemblablement à leur insu , par de petits êtres à plumes tout occupés à rechercher leur pitance dans
le sable d'un estran bientôt à nouveau submergé par le flot. Il faut les voir arpenter la plage de leur
démarche accélérée, plantant leur bec dans le sol pour y trouver leur nourriture et recommencer,
inlassablement, quelques pas plus loin. Bientôt, la marée montante va les repousser, mais demain, c'est
sûr, ils seront encore là...
(FZ50, 1/40s à f/4, 35 - 420 mm à 143 mm, 100 ISO)
Novembre 2008
Pont Aven. L'automne est certainement la saison que je préfère. Avec l'ensoleillement qui diminue, la nature
semble vouloir arborer ses plus belles couleurs avant de s'endormir complètement et laisser passer l'hiver.
L'automne c'est aussi les brumes matinales qui enferment le paysage dans un cocon d'ouate. Et puis les
tempêtes, qui soulèvent la mer et dénudent les arbres. Le froid s'accentue et l'on sent bientôt l'odeur des
feux de bois lorsque l'on déambule dans les rues désertées des villages. S'installe alors une certaine
mélancolie, lorsque le vent est tombé et que le ciel se teinte d'un gris triste et pesant...
C'est beau l'automne... mais vivement le printemps !
(FZ50, 1/80s à f/3,5, 35 - 420 mm à 320 mm, 100 ISO)
Octobre 2008
Au coeur d'un appareil. 1,0,0,1,0,0,1,0,0… Un monde électronique, un monde numérique ! Après les invasions des barbares
et des Huns, voici l’invasion des un… et des zéros. Avec elle, surgit un monde où l’instantané est devenu un mode de vie :
on veut tout, tout de suite, avec d’innombrables fonctionnalités. On trouve tout normal : le dernier appareil Hi-Tech, résultat
d’années de recherche, apparaît comme quelque chose de banal, une fois que la période de curiosité qu’il a suscité
est passée. On en vient presque à vouloir tout numériser et contrôler, le temps qui passe, le temps qu’il fait ou qu’il fera…
Mais attention, il ne faudrait pas que les zéros l’emportent sur les un, hein ?
(FZ50, 2,5s à f/11, 35 - 420 mm à 124 mm, 100 ISO, bonnette macro Raynox DCR-250, trépied))
Septembre 2008
Abords de Seward, Kenai Fjords Nat. Park, Alaska, USA. A l'étroit dans notre vieille France, nous ne
sommes pas préparés à une telle rencontre ! Lorsque l'on aborde l'Alaska, après avoir roulé des centaines
de kilomètres sur des routes cahoteuses, on ne peut s'empêcher de se sentir minuscule tellement tout
est immense là-bas ! Contrairement à chez nous, où l'on s'efforce d'ajouter un coin de nature là où
c'est un peu trop bétonné, en Alaska, l'homme semble comme absorbé par le paysage sauvage.
On se demande même comment il est possible de vivre dans un tel environnement dont la beauté
cache mal la violence du climat... Qu'il fasse gris et pluvieux ou ensoleillé, nos yeux ne savent plus
où regarder et quand ils ont la chance d'admirer la queue d'une baleine, un aigle pêcheur ou un
orignal, alors oui, ils sont d'accord avec le slogan attribué à ce 50ième état par ses habitants :
Alaska, The Great Land !
(Découvrez mon carnet de voyage)
(FZ50, 1/320s à f/8, 35 - 420 mm à 124 mm, 200 ISO)
Août 2008
Posé sur une table. Des millions de mots sur des milliers de pages...
A l'heure du règne des écrans informatiques, force est de constater que le plaisir de feuilleter les pages
d'un beau livre reste d'actualité. Un livre se palpe, se feuillette, se hume... et enfin, se lit. Un livre c'est
une histoire, des émotions, des souvenirs, un moyen d'évasion, de détente. Comme si l'homme, être doté
de la parole, éprouvait le besoin de laisser une trace, de transmettre... Sans doute parce que les paroles
s'envolent mais les écrits eux, restent...
(FZ50, 1/100s à f/2.8, 35 - 420 mm à 35 mm (macro), 200 ISO)
Juillet 2008
Rade de Brest. Rejoindre la fête maritime Brest 2008 en partant du fin fond de la rade avec un petit voilier s'apparente
un peu à un parcours initiatique. Le ciel bâché et le vent faible ne sont pas de bonne augure, mais la bonne humeur règne,
d'autant qu'au détour d'une pointe nous touchons enfin du vent et, bord après bord, nous nous approchons doucement.
Vers l'ouest, le ciel semble vouloir s'éclaircir, comme pour saluer la fête. D'ailleurs, quelques "triangles" blancs s'étirent déjà
sur l'horizon. Le vent forci et tout à coup, presque sans nous en rendre compte, on y est ! Les bateaux, de toutes sortes,
sont partout : du trois mats sur-toilé à la petite coque de noix et son fier barreur solitaire, en passant par des anachroniques
formules 1 des mers. On se dit qu'il ne manque plus qu'un petit kayak de mer, mais non, il est bien là, tentant, à grand coup
de pagaie de gagner le sillage d'une goélette nordique, ne voyant même pas le superbe Pen Duick l'éviter avec la classe
héritée, sans doute, du mythique Eric Tabarly...
Etrangement, la mer est très agitée, comme une marmite que les multiples sillages des embarcations motorisées feraient
bouillonner ! Tiens, ça semble plus calme vers la pointe des Espagnols ! Cap à l'ouest ! Il y a du beau monde là-bas
semble t-il... Mais notre petit voilier n'a pas la célérité de la Cancalaise et, arrivé à destination, tout ce beau monde
s'est dispersé dans un désordre du plus bel effet et pour notre plus grand plaisir...
Cette fête maritime de Brest, sur l'eau, plus que sur les quais, c'est vraiment magique ! Vivement 2012...
Juin 2008
Sur un feuillage mouillé. Une boule d'H2O... Catastrophique lorsqu'elle fait déborder le
vase. Et pourtant, quoi de plus insignifiant qu'une goutte d'eau dans un océan ? Agaçante quand
elle trône au bout du nez... et complice quand elle est prétexte à rester entre amis encore
un peu : "tu reprendras bien un petit verre ? Oui bon d'accord, mais juste une petite goutte".
Deux gouttes d'eau peuvent-elles ne pas se ressembler ?
Je sais, vous allez penser que je n'étais pas sobre en écrivant ces lignes, mais je vous assure,
je n'avais pas bu une seule goutte...
(FZ50, 1/2s à f/11, 35 - 420 mm à 420 mm, 100 ISO, bonnette macro Raynox DCR-250, trépied)
Mai 2008
Le Conquet, port de pêche. C'est l'histoire d'une rencontre, celle de deux types de
pêcheurs. D'un côté, le pêcheur d'images qui lance son filet de pixels à travers son
viseur. De l'autre côté, le marin, qui déploie le sien dans les profondeurs de l'océan.
Tous deux espèrent ramener à bon port le fruit de leur pêche, tantôt miraculeuse,
tantôt insignifiante, mais toujours réalisée avec passion... et patience...
(FZ50, 1/640s à f/3.7, 35 - 420 mm à 420 mm, 100 ISO)
Avril 2008
Plouarzel, berges de l'Ildut. La délicatesse et la légèreté de mon duvet fait la joie des
enfants, qui, en soufflant, le font s'envoler sur plusieurs kilomètres parfois, permettant à
mon fruit, l'akène, de féconder une autre plante. Pourtant, je suis la mal-aimée du
jardinier qui aimerai bien m'éradiquer dès le printemps venu. D'ailleurs, il m'a affublé d'un
nom ridicule : pissenlit ! Les anglais, eux au moins, m'ont baptisé plus noblement de
dent de lion. Bon d'accord, pas de quoi en faire toute une salade... Quoique...
il parait qu'avec une bonne vinaigrette je ne m'en tire pas trop mal...
(FZ50, 1/320s à f/11, 35 - 420 mm à 420 mm, 100 ISO, bonnette macro Raynox DCR-250, trépied)
Mars 2008
Sur l'estran. Une fois la mer descendue, l'estran laisse apparaître une quantité de trésors.
Ce sont d'abord les couleurs qui attirent l'œil : jaune, orange, vert, argenté... Et puis leurs
formes, très variées d'un spécimen à un autre. Mais nous ne sommes pas au bout de nos
surprises lorsqu'on les observe de très près ! Les petits bigorneaux sont finalement de
curieux coquillages avec leur carapace en spirale très solide faite de carbonate de
calcium. Aucun ne semble identique. L'environnement rude dans lequel ils grandissent
laisse inévitablement des traces sur la coquille, mais le plus souvent de manière
harmonieuse et géométrique. Cela ne valait-il pas un petit hommage ?...
(FZ50, f/11, 35 - 420 mm à 420 mm, 100 ISO, bonnette macro Raynox DCR-250, trépied)
Février 2008
Plougonvelin. Cela fait bientôt prêt d'un siècle que cette énorme porte est en place. Laissée
à l'abandon, à la merci des embruns provenant de la mer toute proche, elle est peu à peu
rongée par la rouille. Du coup, elle apparaît beaucoup moins menaçante. Jadis, pourtant, elle
abritait un impitoyable projecteur chargé de traquer les navires ennemis qui auraient eu
l'idée saugrenue de s'aventurer dans le goulet de Brest...
N'est-il pas curieux de constater que la plupart des édifices les plus solides construits de la main de l'homme sont des
armes de guerre ? La paix, elle, reste fragile...
(FZ50, 1/40 s à f/3.2, 35 - 420 mm à 105 mm, 200 ISO)
Janvier 2008
Ploumoguer. Serait-ce la colonne vertébrale d'un terrible monstre qui se trouverait là,
enfouie sous le sable et que le faible courant d'un petit ruisseau se jetant dans la mer
ferait apparaître ? Ou bien ne serait-ce pas plutôt l'effet du relief de la plage sur
la mince pellicule d'eau ? Qui sait ? Laissons notre imagination déborder...